Commentaires : Résumé : Bordés par le Léman et le Rhône d'une part, s'étendant jusqu'au cœur des Alpes, d'autre part, la Savoie et le Dauphiné forment une vaste région au relief accidenté. Montagnes élevées, boisées et neigeuses ici, sèches et arides là, alternent en Dauphiné avec des hautes vallées fermées, des basses vallées ensoleillées riches en vignobles, et les plateaux marécageux des « terres froides ». Dans le nord de la Savoie, les Préalpes, morcelées par de larges et profondes vallées, alignent leurs blanches falaises calcaires. A l'est se dressent, dominés par le Mont Blanc, les anciens massifs cristallins, à l'ouest des chaînes jurassiques étayées de vastes plateaux. Ces deux provinces voisines, riches en forteresses et en somptueux châteaux imprégnés d'Histoire et d'histoires, ont connu avant de se retrouver dans l'unité française des destinées contraires. Devenu français dès 1349, le Dauphiné manifesta aussitôt une inébranlable fidélité au trône des Valois. Bayard, le Chevalier sans peur et sans reproche, ne fut-il pas un des plus fidèles soldats de François 1er ? Quoique de culture et de langue françaises, la Savoie, qui s'étendit sur toute la région du Léman et jusqu'aux premiers contreforts du versant italien des Alpes, réussit très longtemps à préserver son indépendance. Maîtres du Piémont et de fait ayant en main les clés des Alpes, ses ducs, jouant un habile jeu de bascule entre la France et les Habsbourg, retardèrent jusqu'en 1860 la réunion définitive de la Savoie. Mais si l'Histoire a ainsi opposé la Savoie et le Dauphiné, un même climat sentimental et littéraire les a rapprochés. En Savoie le souvenir de Lamartine, qui y fut amoureux, de Jean-Jacques Rousseau, qui y fut heureux, de Saint François de Sales et de Joseph de Maistre reste toujours vivant. Tandis que c'est en Dauphiné, où le Grenoblois Stendhal passa son enfance et où Laclos rencontra des « Liaisons dangereuses », que Paul Claudel choisit d'élire sa dernière demeure. [source éditeur].